Canule de Krishaber à plaque mobile

Cette canule de trachéotomie comprend trois parties :

  • une partie externe constituée d’un tube cylindrique creux coudé terminé à sa partie supérieure par un plateau muni d’un crochet mobile et de deux anneaux triangulaires pour le passage d’un cordon. Le plateau porte le numéro 2 et l’inscription Pouret.
  • une partie interne constituée d’un tube cylindrique creux terminé à une extrémité par un petit plateau percé d’un orifice et présentant une encoche. Le plateau comporte de chaque côté deux attaches en forme d’agrafes.
  • un mandrin, tube cylindrique creux dont l’extrémité distale est arrondie et percée d’un orifice ovale. La partie proximale possède le même type de plateau que la partie interne.

La trachéotomie ou ouverture de la trachée est une des plus anciennes interventions chirurgicales puisqu’on en a retrouvé des illustrations du temps de l’Egypte antique. Asclépiade, né en 124 av. J.-C. recommandait la trachéotomie comme ultime remède contre l’asphyxie. En 1546, Antonio Musa Brassalova réalise avec succès une trachéotomie chez un sujet présentant une angine grave avec suffocation mais entre le XVIe et le XIXe siècles, l’opération est peu pratiquée car les chirurgiens la considèrent comme dangereuse et offrant peu de chances de succès.Les premières canules étaient droites, mais en 1620, Julius Casserius, élève de Fabrice d’Aquapendente propose une canule courbe, mieux adaptée à l’anatomie.

Le docteur Armand Trousseau (1801-1867) fut le premier à transformer l’opération auparavant réalisée sans méthode en une opération réglée et obtint de bons résultats en particulier chez des enfants atteints de diphtérie. Il présida une commission « Trachéotomie » qui conclut à la supériorité de cette technique par rapport au « tubage » défendu par le pédiatre Eugène Bouchut (1818-1891).

Maurice Krishaber (1836-1883), médecin d’origine hongroise fut naturalisé français en 1872. Il est connu pour avoir perfectionné la trachéotomie. Il fonda avec Emile Isambart et Ladreit de Lacharrière les Annales des maladies de l’oreille et du larynx.

Sources :

Histoire de l’otorhinolaryngologie. P. Pialoux et J. Soudant. In Histoire de la médecine, de la pharmacie, de l’art dentaire et de l’art vétérinaire. Albin michel/ Laffont/ Tchou ed. 1990, Tome VII, 319-356.

Contribution à l’étude de la trachéotomie. Michel Legrand. Thèse médecine Rennes, 1962.

La société Pouret médical conçoit et commercialise depuis 1947 des dispositifs médicaux, en particulier pour les spécialités de la face : ORL, chirurgie maxillofaciale, chirurgie esthétique.

 

 

 

 

 

 

 

Matériaux - Techniques
Argent
Fabricant / Période
Pouret
XXe siècle
Dimensions

Canule externe : H : 2 cm ; L : 5.5 cm ; P : 3.8 cm
Canule interne : D : 18 mm ; H : 2 cm ; L : 5.5 cm ; P : 2 cm
Mandrin : H : 2.5 cm ; L : 6.5 cm : P : 2.2 cm

État
Bon
Destination

Une trachéotomie est nécessaire lorsqu'un obstacle au niveau des voies aériennes supérieures empêche l'arrivée d'air dans les poumons. Il peut s'agir d'un geste d'urgence quand un corps étranger s'introduit dans le larynx ou d'un geste programmé après une chirurgie du larynx.
La canule de trachéotomie sert à maintenir ouvert l'orifice percé dans la trachée (trachéotomie) et par là à assurer l'arrivée de l'air inspiré aux poumons ainsi que l'évacuation de l'air expiré. La dimension des canules de Krishaber, choisie selon la morphologie du patient, allait de 00 à 6. L'argent était choisi comme métal pour limiter les adhérences des crachats.

Précision d'utilisation

Après incision de la trachée, la canule externe est introduite avec son mandrin arrondi à l'extrémité pour ne pas blesser les parois. Lorsque la canule est en place, le mandrin est retiré et remplacé par la canule interne. Le crochet est alors mis en place pour solidariser les deux canules et le cordon noué autour du cou du patient.
Régulièrement, la canule interne est retirée pour être nettoyée puis remise en place.

Date d'acquisition
13/12/2011
Origine des dons
CHU de Rennes Service d'ORL
Numéro d'inventaire
CPHR - 2011.108
Copyright
© Conservatoire du patrimoine hospitalier de Rennes