Forceps de Boerma

Le forceps de Boerma est un instrument d’extraction du fœtus hors des voies génitales. C’est un forceps de « type parallèle ».

Il est composé de deux branches parallèles. Les cuillères sont formées d’une spatule évidée appelée « fenêtre ».

Les deux manches sont crantés et se terminent par des poignées. Ils s’emboîtent aux extrémités libres. Leur ouverture est réglable.

L’idée d’extraire le foetus par les voies naturelles à l’aide de pinces spéciales est fort ancienne, mais pendant très longtemps, pareille opération resta incompatible avec la survie de l’enfant, que l’on considérait comme inévitablement voué à la mort, quand on devait employer des instruments métalliques.

  • Le véritable inventeur du forceps a été Peter Chamberlen, nom de deux frères Pierre le Vieux (1560-1631) et Pierre le Jeune (1572-1626), inventeurs du forceps obstétrical. Ils furent les premiers à séparer complètement les deux branches de la pince pour pouvoir les introduire isolément dans les voies génitales et les articuler ensuite. Le secret de cette invention a été gardé pendant un siècle.
  • En 1747 André Levret apporta le premier une modification importante au forceps de Chamberlen en créant la courbure pelvienne qui permet la prise de fœtus demeurés hauts dans l’excavation.
  • En 1877, Stéphane Etienne Tarnier améliore le forceps croisé en lui adjoignant un tracteur. Ce système particulièrement ingénieux permet enfin d’exercer les tractions sur la tête de l’enfant suivant l’axe de l’excavation pelvienne maternelle, ce qui n’avait jamais été possible antérieurement.
  • En 1899, Démelin pour réduire la compression sur la tête fœtale propose un forceps à branches parallèles avec des cuillères à grande courbure céphalique. Pour éviter le dérapage des cuillères il ajoute une traverse plus longue que les grands diamètres pelviens afin d’obtenir un forceps à branches convergentes. Dans le modèle Suzor le système de traction a été supprimé et remplacé par la possibilité de passer des lacs au niveau des cuillères.
  • En 1950 Thierry propose à la communauté scientifique de remplacer le forceps articulé par un instrument non articulé appelé « spatules ». En réalité, l’idée des spatules remonte à Jean Palfyn, qui en 1721 envoya à l’Académie des sciences de Paris, la description d’un instrument auquel il avait donné le nom de « mains de fer ».

 

Matériaux - Techniques
Acier chromé
Fabricant / Période
Aesculap
XIXe et XXe siècles
Dimensions

H : 7 cm ; L : 29 cm

État
Bon
Destination

L'indication du forceps est surtout liée à des difficultés de l'enfant à sortir quand il est déjà bien engagé dans le bassin de la mère :
- quand l'accouchement prend plus de temps que prévu et que les efforts expulsifs sont inefficaces ;
- si les contractions ne sont plus efficaces au moment de l'expulsion ;
- dans le cas de certaines naissances prématurées ;
- en cas de fatigue de la mère ou du bébé avec anomalie du rythme cardiaque fœtal et/ou suspicion de souffrance fœtale ;
- en cas de pathologie maternelle.

Précision d'utilisation

L'opérateur glisse d'abord les deux cuillères métalliques l'une après l'autre à l'intérieur du vagin, puis le long du crâne fœtal à l'intérieur de l'utérus, selon une disposition précise qui évite les lésions de la tête et de la face de l'enfant. Ces cuillères sont alors solidarisées l'une à l'autre en formant une pince.
Il réalise ensuite des tractions régulières, modérées et correctement orientées sur l'instrument, de manière à aider l'enfant dans sa descente et son expulsion des voies génitales.

Date d'acquisition
22/12/2011
Origine des dons
Marie-Christine Le Gall (cabinet du Docteur Pinel de Lannion)
Numéro d'inventaire
CPHR - 2017.22
Copyright
© Conservatoire du patrimoine hospitalier de Rennes