Prothèse oculaire de recouvrement après éviscération

La prothèse oculaire de recouvrement ressemble à une grande lentille de contact plus grosse et opaque incluant un iris peint à la main. Le blanc de la sclérotique et la vascularisation sont reproduits fidèlement pour un résultat proche de l’œil normal.

Les prothèses oculaires sont asymétriques. Cette prothèse correspond à l’œil droit. Elle est de faible épaisseur.

Elle est accompagnée d’un conformateur œil droit pour la prise de l’empreinte. Ce conformateur se présente sous la forme d’une coupole translucide perforée de trous.

De tous temps, on a essayé de remplacer un œil manquant pour retrouver une certaine esthétique. Déjà chez les Égyptiens, on rencontre des yeux en pierres précieuses ou en verre peint mais ces « bijoux » étaient surtout destinés aux défunts.

Ce n’est qu’au temps d’Ambroise Paré (1510-1590) qu’apparaissent des prothèses fonctionnelles. Elles se présentaient comme des boules en or ou en argent, avec un iris peint en porcelaine. Elles étaient chères et lourdes.

Les prothèses en verre sont sans doute une invention vénitienne. Elles datent d’environ 1600, puisque Shakespeare en parle dans Le Roi Lear.

Ludwig Müller-Uri (1811-1888), un souffleur de verre de Lauscha en Thüringe, développe en 1868 un mélange contenant de la la cryolithe, qui permettait la fabrication de prothèses très résistantes à la corrosion. Leur aspect donne un effet très naturel. Ce verre est toujours le même de nos jours et sa recette jalousement gardée par deux verreries d’Allemagne.

Une autre innovation fut la fabrication de prothèses « doubles » en 1889, permettant de compenser la perte de matière dans la cavité.

Matériaux - Techniques
Résine
Fabricant / Période

Fin du XXe siècle
Dimensions

D : 2,5 - 3 cm ; H : 1,5 cm
Epaisseur : 0,1 cm

État
Bon
Destination

Une prothèse oculaire, communément appelée "œil de verre", est mise en place lorsque l'on a dû pratiquer une éviscération de l’œil, totale ou partielle à la suite d'une maladie ou d'un traumatisme. Elle permet de restituer le confort et l'esthétique.

La prothèse oculaire est fabriquée par un oculariste. Les prothèses sont conçues et réalisées spécialement sur mesure pour chaque patient. La diversité des formes et des couleurs est donc illimitée.

La prothèse peut être plus ou moins mobile et suivre les mouvements de l’autre œil ; elle est maintenue en place dans les culs de sac conjonctivaux par la pression des paupières.

Précision d'utilisation

Cette prothèse fine, 0.1 cm d'épaisseur, est dite de recouvrement.

Avant l'intervention, l'empreinte est faite avec le conformateur de l’œil.

Elles est posée après une éviscération ou ablation chirurgicale du contenu du globe oculaire. Cette intervention conserve la sclère, enveloppe constituant le blanc de l’œil. Cette technique est appliquée, quand après traumatisme l’œil n'est plus fonctionnel, en cas de risque d'infection ou après involution oculaire avec rétraction de la sclère (partie blanche de l’œil).

Date d'acquisition
01/09/2015
Origine des dons
Sylvie Ganche
Numéro d'inventaire
CPHR - 2015.6
Copyright
© Conservatoire du patrimoine hospitalier de Rennes