Rugine costale de Doyen

C’est un instrument à forme d’anneau ouvert à gauche, monté sur un manche. Les bords sont tranchants à l’extrémité.

L’instrument à forme d’anneau ouvert à droite a également existé.

« Le Dr Doyen apparaissait sous trois aspects, différents selon son humeur : du chirurgien à la mode, du chemineau sur la route, ou du lion traqué. Cet homme qui eut son génie dans sa main et des éclairs de sensibilité brutale, n’avait aucun bon sens, aucune logique, ni aucun sentiment des valeurs. En littérature, histoire, philosophie, il était non seulement ignorant, mais inéducable et fermé. En politique, il se bornait à cette formule, qu’il répétait avec un léger zézaiement : « J’collerais c’type-là au mur tout simplement, moi ». En médecine, il faisait suivre une vue ingénieuse et hardie d’une énorme bourde, affirmée péremptoirement, il traitait de vieille bête un Potain, ou prônait une panacée universelle, un truc à guérir les boutons, la colique et la pneumonie, sans compter la gravelle et le diabète. Habitué, par la servilité des malades et de ses auxiliaires, à n’être jamais contredit, il tenait à ses « inventions » comme à ses petits boyaux et il se butait dans ses erreurs ainsi que le pivert dans l’écorce. Il y avait en lui du paysan, du serrurier roublard et un fond d’innocence, de gosserie, bien curieux. Je le croyais intempestif et gaffeur, mais valant mieux que sa réputation et capable de mouvements généreux, comme de démarches tout à fait absurdes. C’était une énergie, sans aucun doute, une énergie qui eût dû être guidée et accepter d’être guidée, pour ne pas s’égarer en maladresses, faux-pas, absurdités de toute espèce. Il eût fallu un mentor ou un dompteur à Doyen, mais il se croyait tellement épatant, le pauvre, qu’il n’accepta jamais de mentor. Il n’est pas le seul de son espèce. Physiquement, Doyen possédait une tête solide, aux yeux bleus étonnés ou inquiets, aux cheveux blonds grisonnants, et une musculature d’athlète. C’était un nerveux d’apparence placide, un jaguar dans la cage de la civilisation, en un mot une riche nature avec de pauvres moyens d’expression. »

Léon Daudet, Souvenirs des milieux littéraires, politiques, artistiques et médicaux, t. I à IV, Paris, Nouvelle Librairie Nationale, 1920, « Chapitre premier », p. 499-522

Matériaux - Techniques
Acier martensitique
Fabricant / Période
Gentile
Seconde moitié du XXe siècle
Dimensions

L : 16 cm

État
Moyen : piqué
Destination

Instrument tranchant par glissement.
Il sert à soulever le périoste couvrant les côtes et à l'enlever par grattage.

Précision d'utilisation

La rugine présentée est pour main droite.

Date d'acquisition
27/03/2013
Origine des dons
Charles Chardon
Numéro d'inventaire
CPHR - 2013.263
Copyright
© Conservatoire du patrimoine hospitalier de Rennes