SujetCe petit livre s’adresse aux « élèves » chirurgiens. L’auteur a voulu faire un petit traité de chirurgie qui tient dans la poche, consultable à tout moment. Il dit : « Voici une petite chirurgie aisée, claire, nette et portative, exempte de verbiage et qui contient tout ce que les Anciens et les Modernes ont donné de plus utile sur le sujet ». Il donne des notions d’anatomie, parle des affections que traite le chirurgien : les plaies en général, les ulcères, les tumeurs, la gangrène, les « maladies d’amourette », le scorbut. Il dit, comment opérer et guérir par exemple : « les coups de feux d’arquebusades», la cataracte, les luxations, faire des sutures, des bandages. L’ouvrage se termine par une liste de remèdes nécessaires aux chirurgiens : crèmes, baumes par exemple.
DescriptionOuvrage relié, couverture en cuir marron, dos avec nerfs et entrenerfs décorés. 420 pages, table des matières de la p 8 à 22.
HistoriqueDaniel Le Clerc (1652-1728) est un médecin né à Genève. Il a étudié la médecine à la faculté de Montpellier et à celle de Paris. De par cette formation, il a pu devenir Conseiller et Médecin ordinaire du Roi. Il est considéré comme un pionnier de l’histoire de la médecine. En 1696, il publie une Histoire de la médecine en français, en latin et en anglais. Il dédie ce livre « la Chirurgie complète » à M Louis Crescent Fagon (1638-1718) devenu le Premier médecin de sa Majesté Louis XIV en 1693.
Le Premier médecin du Roi exerce une autorité sur tous les médecins et officiers de santé comme les chirurgiens, les apothicaires, les distillateurs qui travaillent à la cour et lui confère un titre de noblesse. Il organise la médecine dans tout le royaume. Le Premier médecin assiste au lever et coucher du roi, tâte son pouls vers huit heures, examine ses urines et selles, contrôle sa toilette, le roi est frictionné avec des linges humides. Il pratique les saignées, purgations et rédige le Journal de santé du roi. Seules les deux plus grandes facultés de médecine, celles de Paris et Montpellier fournissent la grande majorité des Premiers médecins et ceux qui exercent à la cour. La fonction de Médecin ordinaire, comme l’est l’auteur de ce livre, consiste à assister le Premier médecin et à le remplacer quand celui-ci est indisponible. Ce sont tous les deux des médecins de cour qui devaient fournir des preuves de leurs compétences techniques pour exercer leur métier près du roi, la famille royale et les courtisans. La Maison médicale du roi est composée de cent trente deux personnes dont 18 médecins. La Reine, les Princes de sang ont eux aussi des médecins attitrés. Ailleurs dans le royaume, il y avait peu de médecins, plus ou moins bien formés et surtout beaucoup d' »empiriques ».