Dentier sculpté en ivoire d’hippopotame

Appareils dentaires complets haut et bas, taillés dans la masse. Les appareils sont solidarisés par deux vis. Chaque appareil comporte 16 dents,  émergeant d’une base  étroite figurant  la crête alvéolaire. Le palais et le plancher buccal ne sont pas figurés.

 

Depuis très longtemps, on a cherché à remplacer les dents manquantes par des dents postiches. A Rome, on portait déjà des dentiers : « tu ôtes tes dents comme ta robe de soie, la nuit » se moque le poète Horace. Dès le XVIsiècle, les tabletiers, corporation qui travaillait l’ivoire, avaient parfois des commandes de pièces anatomiques dentaires. L’ivoire de couleur blanche se travaillait bien et convenait mieux que l’os de boeuf pour ces fabrications et leur ajustage. Deux décrets royaux (1736, 1746) confirmeront leur droit de « remetteur de dents d’ivoire ». Au XVIIIe siècle la demande devient plus forte et les chirurgiens-dentistes commencent à réaliser eux-mêmes les prothèses, c’est le cas de Pierre Fauchard (1678-1761)  » Père de la dentisterie moderne » chirurgien du roi qui a publié le premier ouvrage de chirurgie dentaire. C’est surtout l’ivoire d’hippopotame qui va être la plus utilisée à partir du XVIIe et pendant deux siècles. L’ivoire d’hippopotame reste plus longtemps de couleur blanche que celui de l’éléphant et il est moins fragile et plus léger. Dès la fin du XVIIIe siècle, la porcelaine s’impose peu à peu pour la fabrication des dents.

Matériaux - Techniques
Ivoire d'hippopotame, vis métalliques
Fabricant / Période

Fin du XVIIIe siècle - début du XIXe siècle
Dimensions

H : 3,3 cm ; L : 6,5 cm ; l : 4 cm

État
Bon
Destination

Dans un but plus esthétique que fonctionnel, cette prothèse amovible était destinée à remplacer toutes les dents manquantes. Fortement incommode, elle devait être retirée avant de manger. Elles étaient réservées à une élite.

Précision d'utilisation

Chaque partie des dentiers était sculptée, en un seul bloc, dans les canines de la mâchoire inférieure de l'hippopotame. L'ivoire té creusé à l'estime en forme de gouttière. Il fallait faire de nombreux essais pour l'adapter. Le dentiste prenait la mesure de l'arcade avec un compas. L'adaptation du bloc d'ivoire aux arcades édentées fut un grand problème jusqu'à ce qu'on sache faire des empreintes à la cire molle et des moulages en plâtre vers 1800. Les porte-empreintes ne seront inventés qu'en 1820. Ces prothèses tenaient avec des fils fixés par perforations dans les gencives. Elles étaient instables et mal ajustées.

Date d'acquisition
09/05/2015
Numéro d'inventaire
CPHR - 2015.19
Copyright
© Conservatoire du patrimoine hospitalier de Rennes