Seringue d’irrigation dentaire

La seringue, en métal, est constituée :

  • d’un cylindre, corps de pompe, dont l’extrémité supérieure se termine par un embout à vis. Cet embout dévissable est perforé pour l’introduction du piston. L’extrémité inférieure est de forme arrondie et se prolonge par une canule courbe dévissable.
  • d’un piston, qui pour sa partie extérieure,  se termine par un bouton pression. Le déplacement du piston se fait par l’intermédiaire d’un ressort. Dans sa partie intérieure, le piston est équipé d’un joint d’étanchéité en cuir.

 

Au Ier s. ap. J.-C. , Pline L’Ancien fut inspiré par les oiseaux de l’Égypte ancienne nommés ibis. Ils se servaient de leur long bec pour s’administrer des lavements.

Les plus anciennes seringues ont été retrouvées dans les ruines de Pompéi. Pline décrit sous le nom de « strigillis » un système permettant les injections intraauriculaires.

Un siècle plus tard, Héron, toujours à Alexandrie, décrit une seringue à piston et cylindre dont l’usage chirurgical est destiné à l’aspiration du pus des plaies. Ce dispositif se répandit en Grèce et à Rome.
Puis, en Europe, des seringues en métal, ou clystères, furent employées par les chirurgiens barbiers des XVe et XVIe siècles.

Au XVIIIe siècle Dominique Anel, chirurgien de Louis XIV, met au point une seringue de métal avec piston qu’il utilise pour injecter sur les plaies le baume d’Arcaeus, suif et graisse de porc, pour faciliter la détersion.

Au début du XIXe siècle on voit réapparaître en France la pratique des injections intraveineuses avec le baron Percy. Il y a eu recours souvent et, paraît-il, avec d’excellents résultats, surtout dans les cas de tétanos. Il utilisait, pour réaliser l’injection, l’appareil dit « infusoir de Percy », un petit entonnoir d’or ou d’argent terminé par un bec effilé et mousse qu’on introduisait dans la plaie.

En 1853 deux découvertes quasi simultanées vont faire entrer la seringue dans l’ère de la modernité. En Angleterre Alexander Wood, médecin écossais, voulait soulager les névralgies chroniques par l’injection sous-cutanée de morphine au plus près des nerfs affectés. Il se servit pour ce faire d’une seringue construite par Ferguson  à Londres. Il s’agissait d’une seringue au corps de verre non gradué avec un piston de verre également, muni d’un système permettant de visser une canule à bords tranchants qui prend le nom d’aiguille creuse. Les travaux de Wood furent repris et diffusés en France par Béhier qui pratiqua lui aussi des injections sous-cutanées mais préféra les réaliser à l’aide de la seringue plus précise de son compatriote Pravaz

Elscholtz sera le premier à utiliser ce « clysmatica nova » pour pratiquer une injection intraveineuse.

En France, Charles-Gabriel Pravaz (1791-1853), médecin né à Pont-de-Beauvoisin dans l’Isère s’intéresse à la coagulation des poches anévrismales. Ayant constaté les énergiques propriétés coagulantes du perchlorure de fer, il pense instiller quelques gouttes de ce produit dans l’anévrisme. Il fait confectionner par Frédéric Charrière (1803-1876), grand fabricant d’instruments de chirurgie du XIXe siècle, une seringue constituée d’un corps de pompe en verre et d’un piston en argent portant les graduations du volume du liquide injecté.  Le disque du piston est en cuir. La canule munie d’un trocart, se visse à l’extrémité du corps de pompe. Il est donc possible d’apprécier la quantité de liquide injecté.

Charrière va rapidement perfectionner la seringue de Pravaz en remplaçant le métal du corps de pompe par du verre et le trocart-canule de maniement incommode par une aiguille creuse taillée en biseau ultérieurement réalisée en or ou en platine donc inaltérable.

 

 

Matériaux - Techniques
Métal
Fabricant / Période

XIXe siècle
Dimensions

D : 3 cm ; H : 18 cm

État
Médiocre (oxydation)
Destination

La seringue d'irrigation dentaire est utilisée pour introduire dans le canal dentaire d'une dent infectée un liquide (hypochlorite de soude) pour prévenir et traiter les infections bucco-dentaires.

Date d'acquisition
28/11/2013
Origine des dons
Guy Gaboriau
Numéro d'inventaire
CPHR - 2013.279
Copyright
© Conservatoire du patrimoine hospitalier de Rennes