Étui fumigatoire

En 1770, La Gazette du Commerce, se fait l’écho d’une innovation mise en place à Amsterdam pour réanimer les noyés. Dans le numéro du 3 mars 1770, « il faut souffler dans le fondement du noyé, au moyen d’une pipe ordinaire, d’un tuyau, d’une gaine de couteau ou d’un soufflet. L’opération sera plus efficace si l’on se sert d’une pipe à fumer ou d’un fumigateur pour introduire la fumée chaude du tabac ».

Philippe Pia (1721-1799), apothicaire, est échevin de Paris ou assesseur du prévôt des marchands et siége avec lui à l’Hôtel de ville. En 1773, il crée une « boite fumigatoire » contenant le matériel propre à administrer la fumée de tabac par les voies rectales des noyés. Celle-ci est disposée à intervalle régulier le long des quais de Seine.

En 1775, sur 41 personnes repêchées dans la Seine, 35 sont réanimées et sauvées.

Cette technique est issue sans doute, d’une technique de médecine non-savante de carnaval. À Saint-Claude, capitale de la pipe à tabac, les hommes, les « soufflaculs », forment une procession. Avec leur soufflet,  ils vont déloger l’esprit malin sous les jupes des femmes. Le soufflet symbolise le « souffle de vie » à la sortie de l’hiver.